mercredi 12 septembre 2012

Dominique Verger nous présente le "Ravera 2012"


Dominique Verger est arrivé à Monaco en 2002. Son profil de Professeur d'EPS et d'Entraîneur de Sport Boules a rencontré une volonté des instances politiques et sportives de la Principauté de dynamiser et développer la pratique du Sport Boules sur le Rocher. 

Ce sport, ancré culturellement dans l'histoire sportive du pays, était en perte de vitesse depuis plusieurs années tant au niveau du nombre de licenciés que de la formation. Sa mission était tracée : il s'agissait de trouver des solutions. « Pour cela, j'ai décidé de m'appuyer sur la jeunesse Monégasque et la formation pour relancer la pratique. Mon vivier de recrutement était

évident : les établissements scolaires de la Principauté.»

Actuellement entraîneur et responsable du centre de formation du CBR, il est également en charge de la sélection des moins de  18, moins de 23 ans et des féminines. Il est aidé dans cette mission par deux adjoints, Eric Lotto et  Serge Poire. « Eric est notre joueur « phare ». Il a également beaucoup contribué au développement des boules sur la Principauté. Serge est un « jeune passionné» que tu connais d’ailleurs, devenu indispensable pour le bon fonctionnement du centre. » (Serge Poire est également l'animateur des sites internet du Centre de Formation et du Challenge Denis Ravera).

Au delà de ses fonctions sur la Principauté, il est également membre du comité directeur de la FIB et conseiller au sein de la commission sportive. « J'accorde beaucoup d'importance à ces deux fonctions car je suis convaincu que l'avenir de notre sport passe par la réflexion et le positionnement de la discipline dans l'évolution de notre société. ». 

J'ai longtemps côtoyé Dominique Verger, quand je m'occupais du Centre de Formation Bouliste de Cagnes sur Mer : « Le bon temps » des moments passés avec Jean Luc Trapani (Sport et Gaité) et Jean Claude Châteauzel (A.B. Pasteur) quand nos quatre clubs respectifs tentaient de faire découvrir notre discipline aux plus jeunes. Ses analyses sont toujours pertinentes et intéressantes et c'est un plaisir de le retrouver aujourd'hui, dans un autre cadre, à la veille du prestigieux challenge Denis Ravera, qui se tiendra les samedi 15 et dimanche 16 septembre prochain en Principauté.

Culture Sport Boules : Le championnat d'Europe vient de se terminer, deux championnats du Monde arrivent ? Quel bilan tires tu de la compétition écoulée et quels objectifs pour celles à venir ?
Dominique Verger : Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit. Tout d'abord, sportif avant tout : je suis admiratif des performences (même s'il n'est pas champion)  de BORCNIK. Je le connais depuis longtemps et j'ai observé son évolution physique. Enfin !!! Je peux affirmer que nous avons  devant nous un sportif accompli. Son physique est impressionnant. En amont, il y a un travail énorme de musculation, de préparation physique sans oublier la dimension technique et mentale proche de la perfection. Notre sport doit s'inspirer de cette approche Technico/Sportive/Mentale ! La crédibilité des boules modernes  passe également par un référent sportif. Je crois que nous l'avons trouvé !

Au niveau, des épreuves traditionnelles, un constat s'impose. Les pays (émergents)  de l'Est ont beaucoup progressé au niveau des fondamentaux et de l’approche tactique. Ils comblent progressivement leur retard sur les nations dominantes. Je crois qu'ils ont acquis à présent  une dimension culturelle qui leur permet d'être compétitifs. Je ne suis pas là pour juger les résultats des Nations mais force est de constater que certaines ont déçu. Cela me fait un peu penser à l'escrime aux JO de Londres : des résultats très décevants  liés à des convictions techniques et tactiques certaines, mais peut être à « re-penser ». 

L'ouverture vers le monde extérieur est source d'inspiration. Dans notre sport, je suis admiratif des fondamentaux et de la technique des pays d'Amérique Latine et des Chinoises. Ces dernières ont su s'approprier notre savoir mais ont su le modeler en tenant compte de leur culture et de leur conviction. Je pense qu’il est indispensable de s'ouvrir et de s'inspirer du monde extérieur pour progresser.

(Nicolas Pretto, l'argentin, sera une des stars du Ravera et du Mondial d'Eybens)

Enfin, dernière chose concernant ce dernier championnat, je suis toujours gêné et mal à l'aise quand je vois des joueurs de plus de 45 ans participer à ces championnats, malgré tout le respect que j’ai pour ces joueurs ! Mais leur place est dans un autre championnat (Vétérans par exemple) comme cela se fait dans beaucoup de sports. Notre sport se doit de sortir de cette image vieillissante malheureusement trop souvent représentative. Attention ! Je mesure mes propos, j'aime le Sport Boules en traditionnel, les belles parties de boules. Plus jeune, je me délectais  de voir les « Robert Millon » s'opposer à « Granaglia » à GAP mais je suis dans une logique de représentation, d'image, et de développement.

C.S.B. :  Après l'Europe, le Monde ! Le Mondial Jeunes arrive, quels objectifs pour le groupe monégasque ?
D.V. : En ce qui concerne la sélection de Monaco, je suis actuellement dans une période de transition. Mes moins de 18 ans doivent progresser et mes moins de 23 ans seront  absents à Eybens  pour des raisons professionnelles. Florian Salvaianni est notre meilleur représentant. Il a beaucoup de qualités mais manque pour l’instant de certitude au niveau de sa technique. Par contre, j’ai beaucoup d’espoir en l’avenir avec un groupe de – 15 ans performant dont Gianni Bresciano est le leader incontestable.

C.S.B. : Ce week-end se tiendra, en prélude du Mondial, le Challenge Denis Ravera. Peux-tu nous rappeler qui était l'homme qui porte son nom ?

D.V. : Denis Ravera, décédé en 2007, était un homme brillant et d’une intelligence hors du commun. Homme d’Etat en Principauté il avait beaucoup de charisme et imposait le respect au sein du CBR et de la FMB. Visionnaire sur l’évolution du Sport-Boules, il était intimement convaincu que l’avenir du Sport Boules passait par les jeunes. Ma venue à Monaco est liée à Denis Ravera.

C.S.B. : La compétition a pris place depuis quelques années  dans le calendrier international. Elle connait désormais un beau succès. Comment expliques-tu cette réussite ?
D.V. : La réussite du « Ravera »,  c’est avant tout une équipe de bénévoles, un conseil d’administration à fond derrière l’organisation  sans oublier  le cadre féerique de notre Club Bouliste du Rocher. 

Le cadre enchanteur du Club Bouliste du Rocher (photo : cbrmonaco.com)
C.S.B. : Si tu devais décrire le « Ravera » en chiffres ?
D.V. : Le Ravera 2012, c'est seize Nations : Monaco, France, Croatie, Argentine, Australie.…. à découvrir sur notre site consacré. C'est trois catégories : -14, -18, -23 ans. Deux épreuves : le double et le tir de précision. Douze jeux répartis sur deux sites. 120 joueurs et entraîneur. Trois hotels. 700 repas. Une couverture médiatique par TV Monaco câble, Monaco Matin et Sport Boules diffusion. Quatre mini bus et un bus pour assurer le transfert Monaco-Eybens pour certaines nations. Le « Ravera », c'est vingt bénévoles à oeuvrer à cette organisation.

C.S.B. : Si tu devais donner trois mots, un commençant par C, un par S, un par B, pour décrire le challenge Denis Ravera ?
D.V. :
C comme « Challenge » car c’est la (4 ou 5ème) édition de notre « Challenge » Denis Ravera.
S comme  « Souvenir » car j’ai toujours une pensée émue pour Denis Ravera. Son «Souvenir »sera le fil conducteur de ce weekend.
B comme « Bienvenue »  aux nations qui participeront au « Challenge Denis Ravera »

C.S.B. : Par quoi as tu envie de terminer cet entretien ?
D..V. : Pour terminer, car j’ai été très bavard, je souhaite tout simplement remercier  les  bénévoles du « Ravera ». Ils sont les vecteurs de la réussite de notre « Challenge ».
Merci également à toi Christophe pour le travail exceptionnel que tu fais pour le développement et la promotion de notre sport.

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