vendredi 27 août 2010

SPORT BOULES JEUNES : UNE P.A.J. SE TOURNE

Il est des réformes dont le nom qui leur est donné à leur création est difficile à porter. On se souviendra peut être du Contrat Premier Embauche, dont le sigle « CPE » lui fut peut être fatal. Le Plan d’Action Jeunes, dénommé P.A.J., est peut être de celle là.
Les 8 pages des différentes modifications apportées à la réglementation sportive jeune, adoptées au comité directeur de Chazelles sur Lyon le 22 juillet dernier, ne mentionnent d’ailleurs pas un seule fois le terme de la réforme engagée il y a maintenant deux annnées.

Et ces modifications semblent aller dans le bon sens.

Une cohérence nationale

La mise en place de quatre dates nationales pour l'organisation de concours simples ou doubles ou de rencontres multi épreuves rétablit une équité sportive. Les années précédentes, les comités étaient libres sur le nombre d'oppositions à organiser : en traditionnel plus les jeunes jouaient, plus ils emportaient de points en simple et double. Dans les épreuves sportives, plus ils jouaient, plus ils augmentaient leurs chances de réaliser de bonnes performances pour leur qualification au France Tirs (les mauvaises performances se diluant dans la masse des performances réalisées).
Cette année, tout le monde à égalité avec quatre dates imposées. Au delà, cette réforme va aider certains comités à structurer leur calendrier.

Un contrôle accru sur les performances réalisées est également instauré : la présence d'un arbitre aux regroupements multi épreuves est désormais obligatoire, sans quoi les performances ne seront pas homologuées. Fini donc le temps des polémiques où l'on pouvait parfois imaginer que les qualifications au France Tirs se jouaient sur du déclaratif et non sur de l'effectif.
On pourrait même aller plus loin en instaurant des qualifications intermédiaires, à un niveau inter régional, qui auraient trois vertus : 1/ dissiper définitivement tout doute sur les performances réalisées, par le contrôle de tous, mais surtout 2/ organiser à un niveau régional une manifestation spectaculaire avec la mise en place de France Tirs Régions, et 3/ préparer nos jeunes athlètes à participer au France Tirs, par une participation préalable à une compétition similaire.

L’incitation aux regroupements : une arme à double tranchant

L'étude des cartes de France des effectifs laisse à penser que certains départements auront l’obligation de se regrouper s'ils souhaitent atteindre les quatre (pour les filles) ou huit inscriptions requises pour valider les concours qu'ils organiseront.
Des solutions devront être trouvés avec leurs voisins (chacun s'engage à organiser un concours et les autres s'engagent à y venir) afin de pouvoir répartir les dépenses d'organisation et de frais de déplacements. Sous peine de devoir parcourir grand nombre de kilomètres pour faire jouer leurs licenciés et d'augmenter les coûts financiers liés à ces participations.

La possibilité offerte à ces mêmes départements de regrouper leurs jeunes pour constituer une équipe de clubs jeunes va également les inciter à trouver des solutions fédératives pour permettre aux jeunes de multiplier les week-ends de pratique.
Cependant, des solutions de financement seront également à trouver pour réaliser les déplacements du championnat.

Le risque est que les clubs n’ayant pas les ressources financières et/ou humaines suffisantes pour assumer ces déplacements ne puisse pas suivre cette nouvelle réforme, contraignant les jeunes licenciés à attendre les dates régionales de mai et juin pour s’exprimer en compétitions officielles. Au risque de décevoir ces jeunes par un manque de pratique et de ne pas les retrouver au cours des années suivantes (ce risque reste cependant limité aux moins de 15 ans, les moins de 18 ans pouvant toujours pratiquer dans le cadre de concours officiels avec les adultes) et concerne également donc les moins de 18 ans première année.
Cela dit, carte blanche pour les clubs ou comités départementaux d’organiser à leur attention, à une échelle locale, des regroupements ou des concours, ayant pour vocation à les préparer à ces échéances.

La philosophie du P.AJ., adaptée à une réalité du terrain

Un calendrier relativement bien équilibré tout au long de l’année (mais qui démarre diablement tôt avec les deux dates du simple en septembre), une cohérence nationale respectant une certaine logique sportive, le choix laissé aux clubs et aux comités de s’investir (ou pas) dans cette nouvelle réforme, les nouvelles réformes apportées à la réglementation jeunes semblent aller dans le bon sens.

Elles témoignent d’une prise de conscience que la solution pour amener les jeunes au Sport Boules ne consiste pas seulement à leur offrir la possibilité de jouer souvent, mais bel et bien de trouver du monde pour consacrer du temps à leur faire découvrir la discipline.

En visitant la citadelle d’Entrevaux cet été (oui oui, été "citadelles"), je suis tombé sur cette citation de Richard CHAMPOUSSIN, président de l’association pour la Protection du Patrimoine Entrevalais :
« Entrevaux ne nous appartient pas : nous appartenons à Entrevaux. Nous ne sommes que de passage et nous nous devons de sauvegarder ce site unique afin de le transmettre en état à nos descendants.»

Chaque amateur de notre discipline devrait méditer ces paroles, en les adaptant au Sport Boules, et s’investir à minima au sein de son club ou comité, pour permettre à cette réforme de porter ces fruits et à l’arbre de la formation de pourvoir se développer à nouveau dans les départements.



1 commentaire:

  1. Grâce au PAJ, le sport boules jeunes était en train de couler, avec cette modification ça devient le Titanic.
    Bravo à la Fédération !

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