mercredi 16 janvier 2013

Béraudier Féminin, le bilan

L'équipe de France devant le clos du Galsem (Photo : Jacky Galliot)

Le Sport-Boules féminin était également à l'honneur lors de la 32ème édition du Béraudier 2013. Le tournoi a été emporté par Nassima Aissioui et Fatima Targhaoui Giannone. L'équipe du Maghreb s'impose face à la Croatie sur le score de 10 à 7. (déroulé de la partie sur Sport Boules Diffusion, le blog)

L'Equipe de France a évolué avec différentes configurations lors de ses trois parties
disputées ce week-end. A delà de la troisième place acquise, derrière le Magrheb, la Croatie et devant l'Ain, voici l'heure du bilan avec l'entraîneur national Stéphane Fournier.

Une interview d'actualité alors que le Groupe France Féminin invite ce jour toutes les athlètes appartenant ou souhaitant intégrer le Groupe à faire acte de candidature avant le mardi 29 janvier 2013 (Attention, ce message concerne toutes les athlètes, F15 et plus, de la championne du Monde à la championne en devenir).  Pour en savoir plus, lire attentivement la note du Groupe France Féminin en cliquant sur ce lien).

Culture Sport Boules : L’équipe de France Féminine ne gagne pas le Béraudier 2013 … Est-ce un échec ?
Stéphane Fournier : Ce n’est jamais un succès de ne pas remporter un tournoi. Dans le chapitre «Résultats», il a un manque, évidemment. Reconnaissons que ce tournoi international a été gagné par une bonne équipe maghrébine (Nassima et Fathia), auprès de laquelle nous rééditons toutes nos félicitations.

Fatiha (à g.) et Nassima (à d.) emportent le Béraudier 2013 (photo : Patrice Deymonnaz, Sport Boules Magazine)
L’objectif principal de cette compétition, pour le Groupe France Féminin, ne se cantonnait pas au simple résultat sportif. Il a permis de sélectionner trois nouvelles athlètes en Equipe de France. Trois athlètes qui n’ont jamais évolué ensemble, qui partaient quelque peu dans l’inconnu. Elles n’ont pas été accompagnées par une joueuse à l’expérience internationale, dans les épreuves « traditionnelles ».

C.S.B. : Justement, est-ce le meilleur moyen de débuter une carrière internationale que de ne pas être accompagnée par une joueuse plus expérimentée ? 
S.F. : C’est la méthode retenue pour que ces filles s’imprègnent pleinement du niveau requis et des manques qu’il peut y avoir pour envisager une victoire. Les filles étaient assez libres, dans le contexte toujours pesant d’une première sélection.
Le coaching a été basé sur la découverte des sensations, des ressentis et l’adaptation aux différentes situations de jeu… même s’il y a eu quelques orientations définies et des détails à respecter. Bien sûr, les athlètes n’ont pas bénéficié d’une préparation de type « Euro ou Mondial », ni de présence plus spécifique en terme de coaching (stratégie de jeu, études des points forts et points faibles des adversaires …) . La situation devait être stressante pour cette jeune équipe.
Ce « coaching » été réalisé car Dorine, Suzy et Sabine ont les capacités et le talent nécessaire. Il n’y a pas eu d’assistanat, mais une vraie prise en charge de l’équipe … par l’équipe.

C.S.B. : Quelles leçons en tirer ?
S.F. : La première c’est la capacité à rentrer dans la compétition. Comme le dit l’expression : « l’important c’est de s’y mettre ! ». De ce point de vue, l’équipe n’a pas perdu ses moyens en rentrant sur les terrains et ce quelque soit la composition proposée et les adversaires rencontrées.
La seconde, c’est que, quelque soit le résultat final des parties, nous avons toujours vu évoluer l’Equipe de France … pas une équipe de substitution, pas mais bien une  Equipe de France ! Je tiens à souligner ce fait, car malgré le manque de repères et d’expérience, les trois athlètes sélectionnées ont présenté du beau jeu, ce week-end. Elles ont su exprimer une grande partie de leur potentiel et ce n’est pas chose donnée lors d’une première sélection.

Une véritable Equipe de France ! (photo : Jacky Galliot)
La troisième leçon (la plus cruelle) c’est le fait d’apprendre à concrétiser les moments de domination et de supporter les moments où ça tourne un peu moins bien. Il faut apprendre à réussir les boules qui permettent d’engranger des points, et savoir comment faire pour ne pas laisser des espaces énormes à l’adversaire (ne pas jouer « pour ne pas rater » … mais jouer « pour réussir ».)
La quatrième leçon, c’est que le Béraudier Féminin vaudrait d’être étoffé, en nombre d’équipes, et que ce genre de compétition mériterait aussi d’avoir des petites sœurs… C’est un contexte formidable pour l’apprentissage des jeunes athlètes d’avenir. Cette compétition a permis d’apporter, aux filles, des choses que nous ne pourrons leur apprendre, même  en augmentant le nombre de nos stages et de nos entraînements.
Attention, nous gardons bien à l’esprit que ces deux facteurs de l’apprentissage (entraînement et compétition) sont indissociables et que aucun ne peut se substituer à l’autre.

Il est satisfaisant de voir le travail à réaliser, et les étapes à mettre en place, en terme technique, psychologique et tactique … le constat se réalise plus facilement en compétition et l’amélioration de ces facteurs de performances s’effectuent lors des entraînements.

C.S.B. : Plus de satisfactions que de regrets ?
S.F. : Les regrets sont là et il faut qu’ils restent en mémoire dans la tête de nos trois athlètes. Dans le contexte de ce week-end, la manière de perdre importe peu, à mes yeux, mais le sentiment légitime de frustration fera grandir Suzy, Dorine et Sabine. 
Bien sûr, il est regrettable de pouvoir gagner les trois parties et en conclure une seule en notre faveur !
Nous avons une énorme occasion de marquer 4 à 5 points, en fin de partie contre le Maghreb. Nous avons même une boule de gagne lors de cette première confrontation. Nous perdons 10 à 11 !
Nous gagnons, une deuxième partie, qui n’est pas toujours évidente face à des adversaires comme Barbara BARTHET et Mélanie FABRY.
Nous prenons deux fois 4 points contre la Croatie que nous dominions, lors d’une partie de qualité (une fois encore). Nous menons 11 à 09 et il reste 10 minutes de jeu… et nous persistons au point, avec autant d’échecs. Peut-être qu’une équipe plus expérimentée aurait tenté de tirer le but, pour conserver ce score, lorsque nous étions à 2 boules contre 4 ? Au final, nous nous inclinons 11 à 13.

De g. à d. : Eva Cori, Danjela Kolobaric et Iva Vlahek (photo : Jacky Galliot)
Forcément, c’est rageant d’avoir la capacité de gagner et de ne pas concrétiser… mais « L'expérience ne s'achète pas. Elle est le fruit du temps et de la bêtise. » - André HALLEE (1940)

Par contre quelles satisfactions …
De voir vivre ces jeunes athlètes, lors du tournoi.
De voir leur complicité se construire au fur et à mesure de l’avancement de la compétition. D’observer la confiance mutuelle que les joueuses se donnent.
De constater les lancers réussis qu’elles ont effectués.
De voir leur comportement sur les terrains et en dehors.
De partager leur crainte, leur joie, enfin leur peine.
De savoir leur envie de prouver encore plus la prochaine fois.

Sincèrement, Dorine, Suzy et Sabine ont répondu très honorablement aux attentes du Staff Technique du Groupe France Féminin. Il est très intéressant de voir qu’aucune n’a perdu totalement pied lors du week-end. Bien sûr qu’il y a eu des ratés, mais il y a eu bien plus de boules réussies dans des situations tendues.

Incontestablement, il y a plus de satisfactions que de regrets !

1 commentaire:

  1. Quel plaisir cela pourrait etre de se voir entrainer et coacher par Mr Stephane Fournier.
    Dommage que mon genre et que mon niveau bouliste ne correspondent à celui de l'équipe de France féminine.
    Bravo "Monsieur" pour le sens que vous donnez aux différents actes de "notre" vie sportives.

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