dimanche 5 août 2012

Jean Jacques Bruyant : la passion des boules

Alors que le concours de Gap, traditionnel et mythique rendez-vous de l'été, vient de se terminer, c'est avec joie que le blog, pour sa reprise, accueille un véritable passionné de boules (qui y a perdu à la 4ème).

En parler ? Je reprendrais les mots du commentaire posté par S.F. (un fidèle du blog :)) posté sur l'avant dernier billet : "notre discipline lui doit beaucoup ... Sa passion, ses idées novatrices, ses actions, son talent bouliste, sa gentillesse font que Jean-Jacques BRUYANT est un grand Monsieur du Sport-Boules !".

Un peu plus d'un an après la sortie de son livre (vous pouvez le commander à partir de ce lien ou en lui écrivant à j.bruyant arobase free.fr), il m'a fait l'honneur et le plaisir d'une interview. Place donc à quelques "Regards croisés" !

Culture Sport Boules : Peux-tu nous « résumer » en quelques lignes ton chemin dans le Sport-Boules, de sa découverte à ce jour : tes clubs, tes titres, tes coups de cœur ?
Jean Jacques Bruyant : Issu d’une famille de boulistes de la Côte Saint André, ayant démarré dans notre discipline en 1912, j’ai commencé la pratique des boules par la pétanque, la lyonnaise à 10 ans et ai eu la chance de découvrir le jeu provençal, où je pense avoir été le premier à frôler le titre de champion de France en 1977 parmi les joueurs de grosse boule.
Mes fonctions à la FIB m’ont permis de connaitre le jeu d’origine italienne et le plus pratiqué : la Raffa et Volo.

Avec Pierre Bellemare
J’ai eu trois clubs : la Boule Ferrée Gapençaise pendant 52 ans et Monaco pendant 3 ans où j’avais rejoint mon fils Hugues. J'ai également été licencié pendant 3 ans à la Roche des Arnauds, village où je réside. Avec Gap, nous avons eu 4 titres de champion de France en clubs dont un en Elite, avec 13 places sur le podium Elite : 84 à 91 inclus, 1999, 2000, 2001 et 2011-2012. J'ai pour ma part participé aux titres nationaux en clubs en 1983 (à Bourgoin, c'était le démarrage des clubs et c'était officieux), puis 84/85 en élite, 98/99 en Elite 2 à Saint-Chamond et 2002/03 en nationale 3. Par ailleurs, des titres de champion de France, coupe de France, Critérium Pastis 51, Critérium Pastis 51, Critérium National, trois finales à Bellecour…

Mes coups de cœur boulistes ont été pour les rencontres Granaglia-Cheviet ou Granaglia-Million dans les années 60.

Mon passage à l’émission télévisée « Cavalier Seul » de Pierre Bellemare a marqué ma carrière bouliste, j’en parle dans mon livre. En l’absence des dirigeants fédéraux à Paris, j’avais pris la décision personnelle de tirer des boules contre la montre, ce qui provoqua un tollé général dans la France des Boules !

C.S.B. : Comment t’es venu l’idée d’écrire un livre sur ton parcours dans notre discipline ?
JJB : La retraite venue, certains amis m’ont incité à écrire un livre sur mon « vécu bouliste », surtout mes grands amis Jacqueline et Bob Pellegrin.

Le livre de l'été !
C.S.B. : Quels ont été les meilleurs moments dans la rédaction de ce livre ?
JJB : Ce livre a été écrit en trois mois et les bons moments furent entre amis lors de la saisie des textes ou lors de discussion au sujet du contenu.

C.S.B. : Aurais tu une ou deux  anecdotes à nous raconter sur la conception de cet ouvrage ?
JJB : Une fois le document original confectionné, j’ai eu recours à une spécialiste de la mise en page des livres, qui disposait d’un bon logiciel mais travaillant avec des dizaines de chats ! Quant à l’édition, j’ai eu recours au plus connu de la place de Gap, une imprimerie centenaire qui a fait faillite une semaine après la sortie de mon livre !

C.S.B. : A quoi le lecteur doit-il s’attendre à la lecture de ces pages ?
JJB : Le lecteur devrait retenir la traversée de 60% de l’histoire des boules avec des références nombreuses aux autres 40%. Il pourra se rendre compte que l’idée de « Clubs » est basée sur des notions de temps, de famille, de travail et la partie sportive initiée en 1969 avec Bellemare n’a pas atteint son objectif avec les télévisions, loin s’en faut, mais a permis de conserver un noyau non négligeable de jeunes au lieu du néant.

C.S.B. : Tu as été le témoin de l’évolution de notre Sport, que beaucoup analyse sur le déclin. Quelles seraient les raisons d’espérer dans son redressement ?
JJB : La passion de nombreux jeunes est un espoir pour notre survie, mais les objectifs principaux ne font pas l’unanimité, car on joue aux boules de 10 à 90 ans. Pour les jeunes jusqu’à 50 ans, quel intérêt de pratiquer la quadrette ? Pour les anciens bien sûr, c’est la meilleure solution.
Il faudrait multiplier les compétitions en simple, double, triple peut-être combiné, peut-être même Multi-boules avec la Raffa et Volo et la Pétanque, sur des demi-journées avec un plus grand dynamisme. Par exemple, en Raffa et Volo, les joueurs restent sur la ligne pied de jeu et un arbitre ou autre régit toutes les mènes.

C.S.B. : Si tu devais donner trois mots, un commençant par C, un par S, un par B, pour décrire ton livre ?
JJB : C comme Combat, S comme Survie, B comme Bouliste

C.S.B. : Ce week-end se tient une nouvelle édition du concours de Gap. Une étape traditionnelle et mythique de la saison d’été. Quel y est ton plus beau souvenir et ton plus beau regret ?
JJB : Ce sera la 92ème édition du Grand Prix de Gap et ma 46ème participation en ce qui me concerne avec 7 finales, 3 victoires (une dans le premier concours et deux dans le second) et 20 passages en deuxième journée.
Mon plus beau souvenir reste la victoire de 1990 avec Grelly, Escallier, Reboul et Martin, sur le score de 13 à 2 face à Pautasso, Pastre, Losano et Pivoto (Italie).
Mon plus mauvais souvenir ou regret : une défaite face à Ferrari, Berthet, Cannizzo et Oliver après avoir manqué une mène de victoire non compliquée.

L'équipe de 1990 au championnat de France à Bordeaux (photo issue du livre "Regards Croisés")
C.S.B. : Quelle question aurais-tu aimé que je te pose et quelle réponse y aurais-tu ?
JJB : Comment se fait-il qu’il n’y ait jamais eu d’entente de toutes les boules depuis un demi-siècle, la « CMSB » étant un organisme factice et sans grand résultats ?
Comme en politique, chacun tient à son pouvoir et le pire est que chaque membre de la CMSB par exemple ne connait pas forcément les trois autres disciplines. Même si mon ami Bruno Lagier a réussi à intégrer les boules aux jeux méditerranéens et aux jeux mondiaux, c'est aux Jeux Olympiques qu'il aurait fallu figurer.
L’absence d’objectifs ambitieux est flagrant, surtout à la base.


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