vendredi 28 octobre 2011

Fabrice La Posta : Le Maître du Combiné

Photo : site de la FFSB : ffsb.fr

Champion du Monde du combiné en 2009 à Mâcon, champion d'Europe en 2010 à Tivat, Fabrice La Posta vient de conserver son titre mondial en 2011 à Feltre. Avec ce véritable exploit, il s'impose comme le maître de la discipline du combiné.

C'est un honneur et une grande joie de le recevoir sur Culture Sport-Boules, à la
veille de l'ouverture du championnat du Monde Jeunes à Saint-Vulbas. Puissent ses performances, celles de ses partenaires et celles des féminines mettre également nos jeunes sur la voie du succès.
La compétition sera retransmise à partir du site www.sport-boules-diffusion.com ce soir, dès 20h00, pour le tirage au sort des rencontres. Entretien : 


Culture Sport Boules : quelle analyse tires-tu de cette semaine italienne ?

Fabrice La Posta : Une super ambiance de groupe, une organisation sans faille avec un public très très nombreux. La présence de Manu Bilon a été très importante : il a apporté son expérience internationale. Le groupe a été très soudé bien que les épreuves soient individuelles. Le staff avec notamment Jean Paul Delorme et Jean Claude Lair a été constamment aux petits soins avec nous et sans eux, nous n’aurions pas été si loin.

C.S.B. : Tu n'as pas disputé de combiné au cours de la saison sportive écoulée (notamment au travers des clubs sportifs). Est ce un frein pour la préparation et comment t'es tu préparé spécifiquement pour cet objectif mondial ?
F.L.P. : La réponse va peut-être choquer mais je n’ai pas fait un seul combiné, ni en compétition, ni à l’entraînement, depuis ma dernière victoire au championnat d’Europe à Tivat, depuis un an (sauf un seul que j’ai fait la veille de partir et que j’ai d’ailleurs perdu face à Valerie Maugiron au centre d’entraînement à Bron) !
Je ne pense pas que ce soit un handicap : un championnat du monde, c’est spécial et à mon avis, il est impossible de préparer cette épreuve tant il est difficile de maîtriser certains facteurs :

- Tout d’abord les horaires : j’ai joué des combinés à 22 heures et d’autres à 8 heures du matin. 
- Ensuite les terrains : des terrains fabriqués spécialement pour l’occasion, nous avons joués dans une patinoire où, au départ, il fallait envoyer les boules loin, puis tard dans la compétition, les faire glisser très près.
- La longueur de la compétition : j’ai joué 7 combinés en 8 jours !
- Et le dernier facteur le plus important : le stress : 2500 spectateurs  en moyenne, l’enjeu énorme, la peur de mal faire et de perdre.
Faire un combiné à 15h en Club Sportif et jouer une demi-finale de championnat du monde en Italie, face à un italien, devant 3000 personnes,  c’est complètement différent : il s’agit d’une guerre psychologique et où l’on oublie même que l’on joue un combiné, on a l’impression d’être dans une partie traditionnelle.
C.S.B. : Au sujet du combiné, pour ou contre la suppression du championnat de France combiné adulte et pourquoi ?
F.L.P. : Je suis contre la suppression du championnat de France de combiné et également contre la méthode de sélection des joueurs pour le championnat de France de simple. Je trouverai passionnant qu’il existe deux vrais championnats de France simple et combiné : un week-end simple avec tous les joueurs de première division (64) et un week-end combiné avec ces mêmes joueurs. Idem pour les nationaux et les autres catégories. Là, nous assisterions a de superbes confrontations car pour moi, le simple et le combiné, c’est du traditionnel !

C.S.B. : Un adage dit qu'aux boules, rien n'est jamais perdu, ni gagné. Ta demi-finale en est le symbole : tu as l'avantage, puis ton adversaire, et tu réussis finalement à en sortir vainqueur ! Comment as tu vécu et géré ces différents retournements de situation ?
F.L.P. : Pour gagner une grande compétition, il faut aussi de la réussite ! Cela a été le cas pour moi en demi, mais aussi en quart ! Mes adversaires avaient les boules en mains pour tuer la partie et prendre un avantage certain, ils ne l’ont pas fait alors je me suis accroché et j’ai eu la chance de réussir les boules décisives.
Tout s’est joué sur le dernier but contre l’italien : à 17 mètres, tapé gagné, manqué perdu, je l’ai tapé, mais croyez-moi, avant de le tirer, je ne faisais pas le malin surtout devant le public italien !
C.S.B. : Un mot sur ta médaille d'or en double, sur votre parcours et sur ton partenaire ?
F.L.P. : Cette médaille d’or est vraiment celle que je voulais : gagner avec Séb. qui est mon ami, mon associé et le parrain de ma fille, c’était mon rêve le plus cher ! De plus, nous étions tellement malheureux après notre défaite à Mâcon lors des derniers championnats du Monde que nous voulions notre revanche ! Sébastien mérite car c’est pour moi l’un des plus grands joueurs de tous les temps.
Le parcours a été certes plus limpide, avec les éliminations prématurées des italiens et des slovènes. Mais cela n’a pas été de tout repos, car il a fallu batailler fermement contre le Maroc avec un Momo Hassissi des grands jours ainsi que contre les croates, contre lesquels nous étions menés 4 à 2 à ½ heure de la fin !
C.S.B. : Beaucoup de boulistes français ont pu suivre vos évolutions grâce au streaming de la Rai. Qu'as tu aimé, et pas aimé, de l'organisation du mondial ?
F.L.P. : Ce mondial est la plus belle compétition à laquelle  j’ai pu assister durant ma carrière : retransmission extra, cérémonie d’ouverture grandiose, émotion incroyable.
C.S.B. : Aurais- tu une ou deux anecdotes à nous rapporter de cette aventure ?
F.L.P. : Je n’ai pas joué avec mes boules lors de ce championnat ! J’ai pris les boules de mon père avec lesquelles je n’avais jamais joué ! Depuis, je ne lui rends pas, je les garde !!!
C.S.B. : Si tu devais donner trois mots, un commençant par C, un par S, un par B, pour définir le mondial de Feltre ?
F.L.P. : 
CREATIF (pour l’originalité du lieu à travers la patinoire)
SPECTACULAIRE (des feux d’artifice, des spectacles)
BRAVO (une organisation sans faille, ils nous ont fait vivre nos petits JO)

C.S.B. : Quelle question aurais tu aimé que je te pose et quelle réponse y aurais tu apporté ?
F.L.P. : Comment vois-tu l’évolution dans notre Sport ?
Ma réponse : certes, notre sport est un peu vieillissant et en perte de vitesse mais il n’est en aucun cas en perdition, c’est à nous de lui donner de l’élan et de la nouveauté afin de le préserver.
C’est pourquoi nous avons décidé avec Sébastien et par le biais de notre entreprise GLE de créer un nouveau concept pour la saison prochaine : nous organisons le MEETING GDP VENDOME, une compétition quadrette avec 16 équipes internationales ET également, en même temps, une épreuve de tir en relais : sur 3 villes, 3 étapes, et avec au final, 1 seul vainqueur.

Le but de cette manifestation est multiple :
Compenser la réduction des compétitions annuelles,
Développer la notoriété de la boule lyonnaise à travers la médiatisation : en effet ces compétitions seront diffusées sur SPORT+ et sur d’autres chaines,
Continuer à motiver les sponsors, à soutenir les joueurs élites dans leur parcours.
Les trois dates du Metting GDP VENDOME seront : le 25 février 2012 à Saint-Priest, le 24 mars 2012 à Pont de Claix, le 23 juin 2012 à Annonay.
En espérant que cette manifestation, que nous préparons depuis plus d’un an, soit une vraie réussite pour tous les passionnés du Sport-Boules.




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