samedi 16 avril 2011

GUILLAUME ABELFO : TRAVAIL ET RESULTATS

Il y a deux ans, Pierre Pontonnier (lien vers interview croisée avec Frédéric Marsens) était la référence en matière de joueur complet chez les jeunes. C'est aujourd'hui Guillaume Abelfo qui survole sa catégorie : après avoir impressionné par sa maîtrise de l'évènement à Rijeka, où il est devenu double champion du Monde (en combiné et en double), il s'est imposé il y a quelques jours comme un redoutable tireur de tir progressif, rendant une copie à 50 boules frappées sur 51 boules tirées.


Au delà du talent, le jeune homme a également à son avantage une humilité naturelle qui en fait un bouliste exemplaire. C'est une grande joie pour moi de partager avec vous cette interview :

Culture Sport Boules : Quelles sensations dominent 3 semaines après ton exploit : 50/51 en tir progressif ?

Guillaume Abelfo : la sensation qui domine depuis cette rencontre ? A vrai dire, je sais pas trop ! Je realise jour apres jour et à chaque fois que je sors les boules, je réalise que ma performance est énorme !! C'est bizarre de se dire que je possède la deuxieme performance mondiale et que j'ai frôlé la perf de Sébastien Grail. Quand je le voyais tirer, je me disais : c'est impressionnant ! et je l'ai fait... Je suis assez content de moi mais je ne m'arrête pas là. En ce moment, ca se passe bien entre les championnats du monde à Rijeka, la demi contre la Cro Lyon, le 50/51. Il faut faire attention car une blessure, une baisse de forme, je sais que tôt ou tard, ca risque d'arriver, c'est comme cela pour tout sportif, on est jamais a 100%. Alors, en attendant, je me fais plaisir ...

C.S.B : T’attendais tu à arriver si vite à ce niveau ?
Photo Jacky Galliot
G.A. : Je me fixe toujours des objectifs et j'essaye de développer mon meilleur jeu à chaque fois que je joue, je ne sous estime jamais personne. Je pensais faire un jour une belle performance à un moment ou à un autre, mais un 50 sur 51, je n'y ai jamais pensé une seconde ! Je suis resté bien concentré et c'était comme dans un rêve : l'ambiance, le jeu, contre une grande équipe. Maintenant je me fixe de frapper plus haut mais il va falloir rester tres sérieux pour un jour pouvoir refaire aussi bien car c'est très dur.

C.S.B. : Lors du mondial de Rijeka, André Milano précisait que la préparation d’un athlète devait concerner 3 aspects : le technique, le physique et le mental. Tu m’as toujours impressionné, notamment à Rijeka, par ta sérénité et ton calme. D’où te vient cette force mentale et est-ce un aspect que tu travailles ?

G.A. : J'essaye de toujours rester maître des situations qui se présentent dans le sport et dans la vie. J'ai beaucoup travaillé ma technique et encore plus mon physique en Croatie j'etais prêt, mais le mental a beaucoup joué ! La semaine avant, nous avons joué à Saint-Vulbas et j'appréhendais beaucoup les championnats du monde, j'ai d'ailleurs été mauvais et beaucoup de questions trottaient dans ma tête. Après discution avec mon père qui m'a fait retomber sur terre, j'ai décidé d'y aller pour me faire plaisir. Je savais ce que je valais, que le titre était possible et c'est ce qui est arrivé. Je me suis éclaté malgré quelques frayeurs qui faisaent parties du jeu. Je garde ces championnats comme le plus beau moment de sport de ma vie.

Je ne sais donc pas d'où je tire mon mental mais je le travaille, j'écoute tous les conseils que l'on me donne et je les mets en oeuvre car le mental c'est le plus important : être sûr de ce que l'on fait et le faire à fond. Je me fais confiance car mon principal rival, c'est moi même et j'essaye de faire toujours mieux.



C.S.B. : Fabrice Soubra, ton entraineur, a eu des mots très touchants sur toi en tant qu’homme (lien vers l'interview) Qu’aimerais- tu dire à ton tour sur lui ?

G.A. : Tout d'abord, je voudrais remercier Fabrice !! C'est un monsieur des boules. en tant que joueur , entraineur et en tant qu'homme. Il a la rage de gagner, de se surpasser, il fait beaucoup de sacrifices pour notre sport et des gens comme lui peuvent faire évoluer notre discipline. Il m'a énormement aidé en me donnant ma chance et cela a marché. Je lui dois beaucoup de mes titres ainsi qu'à l'equipe. Je garde notamment une magnifique image de lui : quand je suis rentré à Gap avec mes maillots sur le dos et mes médailles autour du coup, mes amis me réservaient une belle suprise et lui, il était en demi du 128 tête à tête de Gap. Il a traversé les jeux, m'a sauté dessus pour m'embrasser et on a pleuré tous les deux. Il était fier de moi et moi fier de lui apporter cette joie !! C'etait comme un remerciement pour tout ce qu'il fait pour moi .. un moment magique ! Fabrice est comme un frère !

C.S.B. : Quels sont les objectifs à court, moyen et long terme que tu t’es fixé ?

G.A. : Mes objectifs : à court terme, cela serait de figurer dans le dernier carré des France Tirs ! Difficile car le niveau des jeunes français est tres élevé. Il va falloir rester bien concentré, je voudrais marquer des points pour la sélection des prochains mondiaux. Ensuite, je ferais tout mon possible pour être sélectionné et je me préparerais du mieux possible si les sélectionneurs me font confiance. Il faudra donc entretenir une bonne forme et en parallèle une réussite au bac en fin d'année scolaire est un objectif qui compte beaucoup aussi !! 

C.S.B. : Si tu devais donner trois mots, un commençant par C, un par S, un par B, pour définir le tir progressif ?

G.A. : C'est difficile de définir le prog mais je dirais :

C comme Concentration absolue pour faire un bon tir
S comme Sensation pour la course, le geste, la trajectoire
B comme But à atteindre (plaisir et résultats, pas toujours facile)

C.S.B. : Quelle question aurais tu aimé que je te pose et quelle réponse y aurais tu apporté ?
G.A. : Qu'est ce que t'on apporté les boules ? Elles m'ont apporté beaucoup, elles m'ont fait grandir, tous ces beaux moments m'ont donné de grandes leçons de la vie et je reste Guillaume Abelfo (jeune avec un brin de folie). Il faut apprécier les beaux moments de victoire et de joie mais accepter les échecs qui sont souvent désagréables mais qui poussent toujours plus haut. On a rien sans rien, le travail est indispensable tout comme faire des sacrifices ... mais ils valent vraiment le coup. Le sport c'est tout simplement magique !

Enfin, merci beaucoup à toi, tout ce que tu fais pour notre discipline est super.












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